[Test] Death Stranding 2 : L’expérience Kojima peut-elle encore surprendre ?
Presque six années nous séparent déjà depuis la sortie du premier opus de Death Stranding. Il s’en est passé, des choses, depuis. Et si je vous dis « Covid » ? Je pense que beaucoup d’entre nous s’en souviennent encore. À l’époque de Death Stranding, je trouvais le concept de Kojima un peu perché. Mais ce triste événement m’a fait penser à une œuvre particulière : justement, Death Stranding, un titre visionnaire qui illustrait ce que seraient mes deux prochaines années. Distance de sécurité, rues vides, livraisons, besoin de grand air… Tous ces événements m’ont permis de voir le titre autrement, mettant en exergue les liens sociaux que nous avons et l’importance d’en tisser, d’apprécier chaque seconde que le monde nous offre. C’est donc six ans plus tard, après avoir goûté à l’univers chiral, que je reviens me plonger dans la grève. Nous vous livrons ici notre avis sur un titre qui, tout comme son prédécesseur, n’hésitera pas à faire parler.
Sommaire
- Peut on jouera à Death Stranding 2 sans avoir jouer à Death Stranding ?
- Le scénario
- Le gameplay
- Les graphismes et le son
- Notre conclusion
Peut on jouer à Death Stranding 2 sans avoir jouer à Death Stranding ?
Une minute, papillon… Tu me parles de grève et d’univers chiral, mais de quoi parle-t-on exactement ? C’est une question que vous pouvez légitimement vous poser. Et naturellement : est-il possible de commencer Death Stranding 2 sans avoir joué au premier opus ? La réponse est oui. Toutefois, il est fortement recommandé, à mon humble avis, d’avoir terminé le premier Death Stranding, ne serait-ce que pour s’imprégner des bases, souvent complexes, de son univers. Un résumé est d’ailleurs disponible dans le menu du jeu, afin de ne rien manquer des événements cruciaux du premier épisode, ou tout simplement pour vous rafraîchir la mémoire. Une fois ces fondations posées, nous pouvons passer à l’histoire. Si vous êtes un peu tatillon sur les spoilers et que vous souhaitez tout découvrir par vous-même, nous vous conseillons de passer directement à la section suivante, afin d’éviter toute révélation. Nous allons ici dévoiler les événements des toutes premières heures de jeu.
Une impression de déjà vu
Alors c’est bon, vous êtes toujours là ? Alors nous considérons que nous pouvons y aller. Les événements de Death Stranding 2 se passent onze mois après ceux du 1. C’est donc une suite directe. Sam et Lou ont fui tous les deux vers le Sud des États-Unis pour vivre leur vie avec Fragile dans la confidence. Un beau jour, parce que tout se passait trop bien évidemment, notre cher Lou et Fragile sont attaqués pendant que Sam est en escapade.
Malheureusement, malgré tous les efforts de Fragile, Lou est enlevé et porté disparu. Inconsolable, Sam se morfond pendant des mois. Fragile se relève malgré ce terrible événement pour étendre le réseau chiral au-delà des frontières de l’Amérique. Son but : étendre le monde entier en commençant par l’Australie. Un événement qu’elle ne peut pas faire seule et demande donc à Sam d’embarquer avec elle. Se réfugiant dans cet objectif salutaire, Sam et Fragile partent pour l’Australie avec une nouvelle équipe pour tenter de connecter le monde…
Nous retrouvons donc tout le lore de Death Stranding, avec une situation qui s’apparente clairement à celle du premier épisode. Malgré le dénouement du premier opus, les problèmes de connexion entre les peuples semblent toujours bien présents. Bien que l’Amérique soit connectée, rien ne semble réellement avoir changé, et le reste du monde attend encore. Tout le lexique et les événements étranges sont de retour mais cette fois, enrichis d’éléments encore plus déroutants, que nous vous laissons le soin de découvrir.
Death Stranding 2 est une suite qui reprend les mêmes codes que le premier épisode : une introduction paisible, un élément déclencheur, puis l’apparition soudaine d’un ennemi mystérieux et d’une faction anarchique. Les schémas narratifs semblent presque copiés à l’identique, et l’histoire se perd de la même manière, en posant des enjeux trop prévisibles.
Si les protagonistes ont changé, ils ne bénéficient pas du même charisme que ceux de la première équipe. Les interactions entre Sam et ses alliés se limitent à des cinématiques, sans réel lien ou échanges en jeu. Résultat : ces personnages donnent l’impression de coexister uniquement par nécessité, sans véritable lien affectif ou dynamique de groupe. Un détachement s’installe, ce qui nuit directement à l’implication du joueur et freine la progression émotionnelle du récit.
Toutefois, la narration reste toujours aussi soignée, et les graphismes exceptionnel de la PS5 rendent parfaitement hommage aux prestations des acteurs que le titre nous offre. L’histoire, riche en allégories et en réflexions sur la vie, est toujours portée par les non-dits et les théories. Un récit réservé aux plus patients, tant il demande du temps, de réflexion et d’implication.
Un gameplay plus dynamique
Mais qu’en est-il du gameplay ? Si le premier opus avait su surprendre, il est désormais difficile d’être pris au dépourvu : Death Stranding 2 n’est plus une énigme. On sait à quoi s’attendre. Comme dans le premier épisode, vous incarnez un livreur chargé d’acheminer divers colis à travers des environnements hostiles. Le trajet est semé d’embûches : ennemis humains, créatures spectrales à éviter, catastrophes naturelles à surmonter…
Le jeu alterne bien les phases de livraison et les séquences d’action, mais ces dernières restent largement minoritaires face à l’avalanche de courses à effectuer. Si vous entrez dans l’univers de Death Stranding 2, sachez dans quoi vous vous engagez : le titre demeure contemplatif, exigeant, et se rapproche davantage d’un jeu de gestion que d’un pur jeu d’aventure.
Un sentiment de solitude persiste, malgré l’ajout d’un compagnon de route, Dollman. Ce dernier dynamise brièvement les premières escapades… avant de disparaître presque totalement. La boucle de gameplay, quant à elle, reste inchangée, avec un rythme souvent trop monotone : des briefings interminables, une mission, puis un dialogue avec un hologramme sans âme. Une structure qui pouvait fonctionner pour un premier épisode, mais qui montre ici ses limites dans une suite.
Cela dit, ce second opus se montre bien plus diversifié que le précédent. De nombreuses missions incluent désormais des événements dynamiques en temps réel, avalanche, tempête de sable, pluie d’astéroïdes, incendie…, rendant les déplacements plus imprévisibles et immersifs. Vous jonglerez régulièrement entre infiltration, action et livraison. Le rythme est plus soutenu, les temps morts mieux maîtrisés, et les missions gagnent en dynamisme, pour le plus grand bonheur des joueurs les moins patients.
Gardez à l’esprit, toutefois que les phases de combat souffrent toujours d’un même défaut : une gestion trop lourde des caisses de livraison. Celles-ci empiètent à la fois sur l’action et sur le champ de vision, surtout si vous transportez un arsenal conséquent. Cette lourdeur casse le rythme et risque de frustrer les amateurs de gameplay nerveux.
Death Stranding 2 reste un cocktail audacieux qui ne plaira pas à tout le monde. Le rythme a été affiné, mais le fond demeure inchangé. On le sait : on ne change pas une recette qui fonctionne. Et pourtant, les ajustements apportés au gameplay paraissent un peu timides pour véritablement renouveler l’expérience.
Du son et beaucoup de lumières
Là où Death Stranding 2 frappe fort, c’est du côté artistique. On connaissait la passion de Hideo Kojima pour l’art, mais ici, il ne s’impose aucune limite. Woodkid signe une partie de la bande-son, George Miller rejoint le casting en tant qu’acteur, et de nombreux autres artistes sont à découvrir au fil de votre voyage. Les prestations sont globalement satisfaisantes, tant pour les yeux que pour les oreilles. L’œuvre flirte constamment avec le septième art, peut-être un peu trop, comme c’était déjà le cas dans le premier épisode.
Certains placements de produits viennent ternir l’expérience. Dans un monde censé avoir tourné le dos au capitalisme, voir surgir des partenariats criants, parfois maladroits, peut faire lever les yeux au ciel. Cette dissonance nuit au message plus profond du jeu, censé inviter à la réflexion, et s’alourdit encore par des clins d’œil matérialistes mal intégrés. L’apparition de marques comme Honda, de produits de luxe ou d’artistes littéralement copiés-collés dans l’univers casse parfois l’immersion, brisant le quatrième mur.
Conclusion
Les points positifs
- Sublime
- Un rythme de missions plus dynamique
- Toujours aussi addictif
- Une œuvre toujours aussi prestigieuse, façonnée par des talents artistiques (Woodkid, Miller, Del Toro)
Les points négatifs
- Une histoire qui devient de plus en plus complexe à suivre
- Une boucle de gameplay lente qui demande de la patience
- Un tutoriel étiré sur les premières heures de jeu
- Un peu trop similaire au premier opus
Vous l’aurez peut-être compris, Death Stranding 2 est une œuvre singulière. Sous toutes ses formes, elle reprend ce qui a fait le succès du premier épisode, pour le meilleur, mais aussi pour le plus clivant. Cela conduit naturellement à l’absence de consensus. Toutefois, s’il y a bien un point sur lequel on peut s’accorder, c’est que Death Stranding 2 est un titre digne de la nouvelle génération. Il impressionne par ses cinématiques saisissantes et ses paysages à couper le souffle, offrant des prestations visuelles proches du photoréalisme. En fin de compte, comme toute œuvre abstraite, c’est à vous de vous y plonger pour pouvoir l’apprécier. À nos yeux, il s’agit d’une suite solide de son créateur, pensée avant tout pour ceux qui savent exactement où ils mettent les pieds.
14
Notre critique de Death Stranding 2
[Test] Death Stranding 2 : L'expérience Kojima peut-elle encore surprendre ?
Test de Death Stranding 2 sur PS5 : notre avis sur cette suite signée Hideo Kojima, entre narration maîtrisée et gameplay fidèle mais peu renouvelé.
Fan de jeux Nintendo, Xbox, PlayStation, PC et de l’univers gaming
Je vous partage ma passion à travers mes articles sur les nouveautés jeux vidéo
Journaliste gameactuality.com