[Test] AILA : Un survival horror ambitieux mais inégal [FR]
Sur le papier, AILA s’annonce comme un survival horror psychologique prometteur, explorant les frontières entre réalité et illusion. Un projet ambitieux, parfaitement en phase avec l’actualité marquée par la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Un titre qui semblait vouloir dénoncer les dérives et les limites de cette technologie… mais qu’en est-il vraiment une fois la manette en main ?




Pour la petite histoire, AILA est le second jeu du studio brésilien Pulsatrix, déjà à l’origine du discret mais sympathique Fobia: St. Dinfna Hotel. Un survival horror exigeant, aux codes résolument “Resident Evilesques”. Là où Fobia concentrait son intrigue dans un lieu unique, à l’image des premiers opus de la saga de Capcom, AILA voit plus grand.




Le jeu propose d’explorer, grâce à la réalité virtuelle, des simulations immersives issues de différentes époques, façonnées à partir des souvenirs du cobaye… c’est-à-dire vous. Cette expérience repose sur AILA, une intelligence artificielle encore en phase de test. Et comme tout test anticipé, il n’est évidemment pas exempt de bugs. Vous l’avez deviné : rien ne se passera comme prévu.




Toutes les simulations suivent les codes classiques du survival horror : inventaire limité et puzzles à gogo vous attendent. Sur ce point, AILA se veut plus accessible que Fobia grâce à davantage de ressources et des checkpoints automatiques en cas d’échec. Un bon point pour les néophytes ou les joueurs pressés.



Vous voyagerez ainsi d’un bâtiment abandonné aux accents psychédéliques à une ferme envahie par des extraterrestres, en passant par une contrée médiévale infestée de zombies… et la liste est encore longue.




Si l’expérience démarre sur les chapeaux de roue, avec deux premières simulations bien écrites, rythmées et intelligemment construites, le titre finit pourtant par s’essouffler. Les simulations suivantes basculent progressivement dans le nanar plus ou moins assumé, et des scénarios pourtant intrigants s’étirent jusqu’à en perdre toute profondeur.




Les deux premières simulations offrent de vrais moments de réflexion une fois leur conclusion atteinte, mais les suivantes n’apportent rien au récit et semblent surtout destinées à allonger artificiellement la durée de vie. Seule la dernière simulation tente un regain d’introspection, avant une conclusion plutôt convenue. Si l’objectif était simplement de rallonger l’expérience, le studio aurait probablement gagné à proposer une aventure plus courte, mais plus marquante.



Dans chaque simulation, le joueur fait face à des choix censés influencer l’histoire. En réalité, ces décisions n’impactent que quelques dialogues, sans jamais modifier le déroulement général. On se retrouve donc face à l’illusion d’une narration à embranchements, où le destin du joueur est en fait déjà scellé.




Quant à l’histoire méta du testeur confronté à AILA, elle ne s’en sort guère mieux. Présente et intrigante dans les premières heures, elle disparaît totalement après deux chapitres pour ne revenir qu’à la toute fin. Un vide narratif symptomatique d’un projet un peu trop ambitieux, malgré des intentions louables. Si l’histoire se laisse suivre, l’aventure est parsemée de temps morts redondants qui n’apportent rien et cassent le rythme. Et ce n’est malheureusement pas le gameplay qui redresse la barre.




Côté gameplay, le constat n’est pas plus flatteur. Si le jeu promettait une grande variété d’univers, il se contente finalement d’un simple reskin. Toutes les simulations utilisent les mêmes mécaniques : un FPS survival horror où les ennemis, dotés d’une IA limitée et cantonnée au corps à corps, se contentent de foncer sur vous. Et c’est tout.



Ce schéma se répète inlassablement, sans réelle évolution. Pire encore, certaines simulations réutilisent les mêmes ennemis et les mêmes assets, ce qui brise toute impression de nouveauté. Le dépaysement annoncé n’en est finalement pas un.




Heureusement, quelques énigmes bien pensées viennent relever un peu l’ensemble. Les combats, eux, manquent cruellement de dynamisme et d’impact. Plusieurs simulations misent sur le corps à corps, mais les animations rigides et l’absence de sensations en main empêchent toute immersion. Quelques screamers bien placés rappellent que l’on reste dans un survival horror, même si l’effet de surprise finit lui aussi par s’user.




Comme beaucoup de productions récentes, le jeu tourne sur l’Unreal Engine 5. Et, comme d’autres projets indépendants de même envergure, AILA fait un usage appuyé de MetaHuman. Le résultat est plutôt satisfaisant, même si, comme souvent, mieux vaut éviter d’inspecter les détails de trop près pour ne pas en voir les défauts. L’ambiance sonore, quant à elle, est globalement réussie et fait le travail pour nous immerger.
Conclusion
Les points positifs
- Une durée de vie solide
- Un futur proche bien rendu
- Une narration maîtrisée durant les premières heures
- Des énigmes bien rodées
Les points négatifs
- Une aventure étirée qui aurait mérité d’être plus concise
- Un concept de simulations et d’IA sous-exploité
- Des simulations beaucoup trop similaires
AILA n’est pas la révolution du survival horror, même si le titre démarrait très bien avec des premières heures solides, mêlant réflexion et moments viscéraux. Il finit par retomber dans un survival horror plus classique, mais reste malgré tout satisfaisant : accessible, efficace et capable de maintenir le joueur en haleine jusqu’à la fin. Une expérience qui mérite qu’on s’y essaie, à condition d’aimer le genre sans être trop exigeant.
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Fan de jeux Nintendo, Xbox, PlayStation, PC et de l’univers gaming
Je vous partage ma passion à travers mes articles sur les nouveautés jeux vidéo
Journaliste gameactuality.com


